Mesures « anti-touristes » : un rejet de la mondialisation ?
En 2018, le tourisme mondial a progressé de 6%, cela représente 1,4 milliards de personnes qui ont séjourné au moins une nuit dans un pays étranger. L’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) explique ces données records par la baisse constante du prix des billets d’avion, la relative facilitation de l’obtention de visas et, plus globalement, par une conjecture économique mondiale favorable. Toutefois, ces flux mondialisés pèsent sur les communautés locales et des voix émergent pour critiquer le modèle du tourisme de masse.
Depuis plusieurs décennies déjà, le secteur du tourisme bénéficie de chiffres en constante augmentation – si on exclut les périodes de crise majeure comme les années 2008-2009. Les prévisions de l’OMT sont sans appel, la dynamique ne semble pas sur le point de s’inverser. Ce boom des flux touristiques est en partie expliqué par l’émergence d’une classe moyenne importante dans les pays en développement. Ainsi, les Chinois effectuaient 10,5 millions de voyage au début des années 2000 contre 145 millions en 2017, soit une augmentation de 1380%. De plus, certains évoquent l’impact de la « Génération Y » sur l’envolée du tourisme. En effet, les jeunes de 22 à 37 ans seraient plus enclins à préférer les expériences aux achats matériels.
Si ce phénomène ne peut être réduit à un ou deux facteurs, il soulève indéniablement des questions. Ainsi, début 2017, à Barcelone, une loi a été adoptée afin de limiter le nombre de licences accordées aux hébergements touristiques. En effet, le tourisme de masse a tendance à tirer les prix de l’immobilier vers le haut et à augmenter le coût de la vie en général. Les locaux doivent supporter cette externalité négative, sans nécessairement recevoir de contrepartie. En outre, le tourisme pèse sur l’environnement. Sans compter le fait que le carburant des avions n’est soumis à aucune taxe, certains écosystèmes fragiles ont déjà été endommagés du fait de la présence de touristes. Ainsi, en 2017, le Botswana a décidé d’imposer une « taxe touristique », dont les recettes sont allouées à la protection de la savane. Ces mesures « anti-touristes » se généralisent. A Venise, Amsterdam ou aux Philippines, les initiatives se multiplient.
Afin de remédier aux problèmes posés par le tourisme traditionnel, le tourisme équitable a fait son apparition. Se déplacer en petits groupes et consommer local, voilà les leitmotivs de cette nouvelle forme de voyage. En définitive, la mutation du tourisme apparaît comme une critique de la mondialisation, dont celui-ci est le symptôme. Le tourisme équitable se présenterait alors comme une revendication altermondialiste.
Sources
https://www.telegraph.co.uk/travel/news/timeline-action-against-overtourism/
http://www.tourismesolidaire.org/reseau-ates/le-tourisme-equitable-et-solidaire
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